Kollisions est une plateforme de diffusion et de création réunissant des artistes à la croisée des arts plastiques, numériques et urbains. A travers ce projet, Audrey Harlange expérimente, lance des idées et invite des artistes à se mélanger et créer ensemble. Multipliant les approches, sensible aux pratiques éphémères, elle imagine aujourd’hui des microcosmes symboliques qu’elle rend sous forme d’installations ou de dispositifs mêlant tour à tour street art, food design ou data expressionism. Par ses lignes épurées, powerPlant découle de l'approche résolument minimaliste de la plasticienne Lucie Ducenne. Les mouvements respiratoires de cette sculpture sensitive, insufflés par l'action de turbines, font écho à d'autres installations immersives et sensorielles de l'artiste, réunies sous le titre d'Invisible tactile, où elle contraint le visiteur et le mène à éprouver une sorte de choc, entre pression et dépression. Rachid Moro, spécialiste de l’information et producteur de musique électronique, s'applique à créer ses propres instruments et effets ou à détourner des outils informatiques existants pour en développer de nouveaux. Plusieurs domaines de recherche marquent tout particulièrement sa pratique : la création d’interfaces utilisateurs tangibles, le physical computing et l’utilisation artistique de données brutes.
powerPlant est une installation interactive qui propose une visualisation poétique de données brutes. Elle suggère un être vivant 'buvard', contraint dans un environnement soumis à des perturbations. Les tentacules de cette plante artefact réagissent à des stimuli recueillis en temps réel (pics de pollution, augmentation des niveaux d'émissions radioactives,…) qui bouleversent son biotope et induisent des modifications au niveau de sa structure - dégonflement et gonflement sous l'impulsion de turbines. Ces variations de données provoquent le passage à l'une ou l'autre étape de son cycle de vie. A la manière des cours de la Bourse, le choix d'un affichage abstrait, soumis à des accélérations ou des ruptures, mène rapidement à une certaine confusion. Une scénographie de lumière, séquencée en fonction des données, intensifie les couleurs naturelles de la plante ou marque au contraire ses blessures.



